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Peintures du début & dessins de la fin

Bronzes bois métal plâtres marbres

Constantin Karahalios  a commencé son travail par des peintures figuratives, vers la fin de sa vie, diminué, par la maladie de parkingson  et enfermé chez lui il dessine sur des enveloppes les objets qui l'entoure.

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Son histoire

1923 : Naissance à Tripoli (Grèce)

1946 : S’installe à Athènes

1952 : Diplôme des Beaux-Arts d’Athènes

          Exposition à l’Institut Français d’Athènes

1956 : Œuvre monumentale pour l’École navale du Pirée

          Période figurative

1957 : S’installe à Paris et s’inscrit aux Beaux Arts

          Période abstraite

1960 : Première exposition personnelle à la galerie du Haut Pavé

          Période hiéroglyphes

1961 : Rencontre avec Michel Tapié (la métaphysique de la matière)

          Période des « dentelles »

1962 : Sous contrat à la Galerie Anderson Meyer

1963 : Rencontre avec Pierre Restany

1964 : mariage et naissance de sa fille

          Rencontre avec François Pluchart

1970 : Travail sur les objets du quotidien,

          Oeuvres luminocinétiques, installations, performances…

1980 : Période hiéroglyphes et sculptures

1988 : Olympiades des Arts à Séoul invité pour représenter la Grèce

1990 : Diagnostiqué parkinsonien

2007 : Décède à Paris le 27 janvier.

 

 

Etudes

 

Etudes à l’Ecole Supérieure des Beaux Arts d’Athènes (Professeur Yannis Moralis), puis à celle de

Paris où il s’installe en 1957. Ses œuvres sont présentes dans les collections permanentes de nombreux

musées et collections particulieres : Musées d’Art Moderne de la ville de Paris, Musée de l’Homme,

Buffalo, USA,Turin, Pinacothèque Nationale d’ Athènes, etc. Il a pris part à grand nombre

d’expositions internationales organisées par Pierre Restany, Gerard Xurygerra et autres commissaires

francais (Suède, Japon, Italie, USA..), notamment les Olympiades de Séoul.

Nombreuses expositions à Paris dans les Galeries Stadler, Iris Clert, Cazenave etc..

Il se définissait lui-même comme un ingénieur-artiste : « isoler un objet trivial, l’isoler de son contexte et le présenter, suffit à lui donner une valeur »

 

 

 

 

Biographie

 

Constantin Karahalios est né en 1921 à Tripolis, dans le Péloponnèse en Grèce décédé à l’Hôpital Bichat-Claude Bernard à Paris le 27 janvier 2007. Il est enterré au cimetière d’Ivry-sur-Seine.

 

Afin d’être accepté à l’École des Beaux-Arts de Paris, il modifia son année de naissance. Dans beaucoup de biographies d’exposition, on lui donne comme année de naissance : 1923 !

 

Il grandit dans une famille très modeste, dont il parla peu. Il avait une vie difficile, il perdit son père très jeune. Ses trois sœurs étaient couturières. Cette famille modeste d’artisans avait la chance de posséder leur maison, cela leur a permis de survivre pendant la guerre.

 

D’œuvres intimistes, au travail du visuel sur tout support avec comme public le « spectateur », Karahalios s’est orienté vers des œuvres monumentales intégrées dans l’environnement, l’architecture dans le but d’humaniser le béton et les murs, réalisées avec les formes industrialisées qui symbolisent la société industrielle.

La passion de sa vie fut la sculpture. Une large fraction de la sculpture contemporaine participe à la réflexion radicale sur la nature même de l’œuvre d’art. Cette réflexion s’inscrit dans la postérité de l’expérience critique éprouvée en tant que jugement par Duchamp et Beuys, en ce qu’elle contourne les règles de la pensée unificatrice et centralisatrice et transforme souvent l’objet d’art en objet sans qualificatif ni qualification. Cette quête de l’objet usuel a connu bien des avatars, en déterminant la gamme des réactions de l’homme d’aujourd’hui face à une société industrielle, sinon post-industrielle, qui simultanément le grise et le meurtrit[1].

Il passa sa vie, dans son atelier de la rue du Maine à Montparnasse à suivre ses obsessions sans se préoccuper des créneaux du marché.

Karahalios mettait en relief les évidences qui nous entourent, a œuvré pour une spécification de l’objet, créer des rapports neufs entre l’artiste et le public. Il utilisera l’électricité, les feux se signalisation, les bornes lumineuses, les phares de voitures, toujours englobés dans  un ensemble approprié qui donne à ses objets, banals en eux-mêmes, une signification artistique, tel un magicien. L’art cinétique est par excellence un domaine artistique où le public ne peut pas tout expliquer, des ensembles qui se mettent en mouvement, répandant un flot de couleurs dans l’obscurité, tout cela dans le but d’éveiller la curiosité, l’imagination, voire l’émerveillement.  Rien n’est provoquant, toute démarche est de stimuler l’ardeur imaginative des spectateurs[2].

Karahalios désamarre ses iles grecques et jette d’autres ponts aux gaudrioles tragiques. Il fouille le sol de sa mémoire et les objets bavards affleurent les vastes terres prometteuses[3].

À travers sa sensibilité et sa culture, Karahalios retranscrit pour tout nous tous l’histoire de l’Art Moderne, du cubisme au constructivisme et vice versa. Il enrichit sans cesse les trésors de son musée imaginaire, les œuvres sublimées de ses collections personnelles[4].

Le propos de Karahalios est ailleurs. Il n’est pas dans l’image forcée, définie, arrêtée à ces contours que l’on prête à une certaine réalité. Il est plus assurément, dans un certain plaisir de découvrir, d’assembler, de révéler, de recueillir, de vénérer une certaine beauté enfouie derrière les déchets, derrière les tissus, les broderies projettés dans le flot de la couleur, envahies par le raz de marée de la lumière, livrées aux effets pénétrants et fixant des humeurs de l’artiste. Karahalios propose tout un théâtre pour donner âme et corps aux objets[5].

ARTISTE TOUJOURS

 

À l’école maternelle, il grave déjà les portraits sur les tables avec un canif, souvent ceux de ses professeurs, gravés à même le pupitre. Il fabriquait des enseignes avec différents motifs pour ses amis, et aimait à sculpter, avec de la mie de pain, des petites figurines.

A huit ans, il fit sa première découverte du monde de l’art. Une équipe de sculpteur était venu travailler dans le parc près de chez lui afin de réaliser un monument aux morts en marbre, afin de commémorer le centenaire de l’insurrection grecque contre les turcs. Afin de se protéger du soleil et de la chaleur, et surtout ne pas être dérangé par les curieux, les artisans-artistes avaient installés de grands paravents. Karahalios, profitant du seul angle ouvert sur l’extérieur, passait des heures à admirer leur travail. Il fut très impressionné et cela le marqua beaucoup.

Dès le lycée, il aide ses camarades en construisant des décors pour le théâtre. La guerre éclata pendant ses études secondaires, ce qui l’empêcha de pouvoir partir pour Athènes pour suivre des études d’art. Il resta donc à Tripoli, attendant que la guerre se finisse et participant à divers mouvements de résistance contre l’occupation allemande. C’est pendant cette période de l’occupation qu’il organisa sa première exposition artistique pour montrer ses œuvres à ses amis.

En 1946, il partit à Athènes et s’inscrit à l’École des Beaux-arts, tout en travaillant à côté pour pouvoir payer ses études. Il intégra la section peinture, tout en fréquentant les ateliers de sculpture.

En 1952, Karahalios termine ses études à l’École des Beaux-Arts et à l’Institut Français d’Athènes, où il expose pour la première fois.

À cette époque, seulement trois ou quatre galeries seulement se partagent l’activité de création artistique. Face à cette vie artistique qu’il trouve trop réduite, l’information se limite à quelques rares ouvrages et revues.

 

Il développe une grande admiration pour Van Gogh, Daumier ou Modigliani. Son travail à cette époque se rapproche de la tradition byzantino-méditerranéenne avec des nus, des paysages et des portraits.

Grâce à son professeur Jean Moralis, il obtient une commande substantielle. Il s’agissait d’une œuvre collective, commandée pour l’École navale du Pirée, grâce à cet argent, il put partir pour la France en 1957. Il s’agissait d’une peinture murale de 2,50 sur 16 mètres.

Cette œuvre fut hélas détruite lors d’un incendie quelques années plus tard.

 

 

 

KARAHALIOS ET LA FRANCE

Pendant la guerre et l’occupation, ses petits camarades rêvaient d’Angleterre et d’Amérique. Karahalios se sentit dès le départ attiré par la France. Il commença alors à étudier le français, études qu’il continua à Athènes pendant son passage à l’École des Beaux-arts.

Karahalios dira sur son arrivée à Paris que c’était une ville qu’il avait l’impression de connaître depuis toujours.

Dès son arrivée dans la capitale, il trouva un logement à la cité universitaire et s’inscrit à l’École des Beaux-Arts de la capitale en trichant sur son âge, il était trop vieux pour les critères d’admission. Il commença à étudier la peinture murale tout en continuant parallèlement son activité de sculpture.

Ses économies furent vite épuisées et il dû travailler à droite et à gauche pour pouvoir vivre. Rencontres après rencontres, il fit la connaissance du Père Vallée, grâce à qui il fit sa première exposition personnelle en 1960 à la galerie du Haut Pavé dans le Vème arrondissement de Paris.

Cette première exposition personnelle de hiéroglyphes en 1960  sera suivie d’une autre exposition à Turin.

 

 

RECONTRE AVEC MICHEL TAPIÉ

En 1961, Karahalios rencontra Michel Tapié, cette rencontre fut déterminante pour toute sa carrière.

Michel Tapié (1909-1987) est un critique et théoricien de l’art majeur. Musicien de formation, il fut à la fois critique d’art, théoricien, conseiller technique. Il travailla dans le monde entier, notamment en Europe, aux États-Unis et au Japon. Il est notamment connu pour sa contribution à l’art avec sa célèbre formule : « l’art informel ».

Michel Tapié fut d’un grand soutien à Karahalios. Il lui trouva et loua son atelier à Montparnasse qu’il garda toute sa vie, l’aida dans ses recherches, le mit en relation avec le monde de l’Art et lui organisa des expositions.

Pour Michel Tapié, la démarche artistique de Karahalios participe de cette ouverture sur l’exercice actualisé, de la sensibilité qu’est, toute signifiance de l’informel intégrée, ce que Tapié a appelé « métaphysiques de la matière » et dont la magie mystérieuse protège les créateurs contre tous les pièges des procédés et des recettes académisantes. L’art est une aventure en profondeur ou le libre exercice de la sensibilité propre concourt à l’indication et à l’accomplissement sinon l’incarnation de formalisation esthétique, ou l’ouverture optimale mène à l’œuvre  complète. A cette puissance, savoir si la couleur sort d’un tube et est appliquée avec un instrument est secondaire car nulle au niveau de la contemplation, l’application d’objets extérieurs se doit d’être intégrée totalement, pour rechercher un nouvel humanisme[6].

 

Autre rencontre déterminante fut le critique Pierre RESTANY (1930-2003), un des théoriciens du Nouveau Réalisme, qui le soutient également énormément. Celui-ci, a préfacé, organisé de nombreuses expositions de Karahalios en France et à l’étranger, ce qui lui a permis de prendre une autre dimension dans son travail. Karahalios dira que cette rencontre lui a ouvert de nouveaux horizons et l’a conduit à « une ligne de force ».

Il intègre alors la Galerie Anderson Mayer à paris, sous contrat, où il expose des assemblages composés de dentelles couvre-lits et autres objets.

Michel Tapié organisera son exposition personnelle à la Galerie Stadler à Paris, sous contrat, préfacée par François Pluchart.

Cela lui permettra d’être invité au prix Marzotto, puis il prendra part au Musée Palais des Beaux-Arts de Charleroi en Belgique, puis à Venise en Italie.

 

PÉRIODE HYÉROGLIPHES

Karahalios voit les Hyérogliphes comme des signes en relief sur la surface du tableau dans un style proche de l’art égyptien et des bas-reliefs grecs. Ce travail répond à deux courants très présents dans les années cinquante : la matière et le gestuel.

Karahalios prend alors un tournant qu’il qualifiera de « baroque » : il mélange la peinture, la sculpture, la matière et la couleur. Attiré par la matière, il intègre toujours plus de matériaux.

Il accentue le graphisme avec des feuilles d’or sur la surface du tableau, ajoute des objets (des boutons, des cuillers en bois, etc.).

Il s’est donc mis à incorporer ses objets de même dimension que ses hyérogliphes de manière sérielle.

Karahalios quitte alors l’image pour le langage.

 

PÉRIODE DES DENTELLES

PÉRIODE DES PINCES À LINGE

Objet du quotidien par excellence, la pince à linge est des plus banale mais a considérablement inspiré Karahalios. Objet banal par sa spécificité, son volume géométrique, il l’a utilisé pour réaliser des structures rythmiques où la lumière s’accroche au relief et grâce à laquelle se crée un rythme, un temps, une quatrième dimension. Le hasard fait partie de l’œuvre, puisqu’au fur et à mesure que se déplace le « spectateur » se déplace avec lui la lumière, qui est changeante, mouvante, elle modifie ainsi le relief.

Il montre ses « Pinces à linge » en 1966 à la Galerie Anderson dans une exposition appelée « Pinces sans rire », ainsi que le panneau « électricité », déjà exposé en 1965 au salon « Comparaisons ».

Le support des pinces à linge n’est pas un moyen de critique, ni de dérision. C’est un signe d’agrément que Karahalios a intégré à son vocabulaire spécifique. Un jeu sérieux où l’objet détourné de son usage fonctionnel induit autant son objectivité et son autonomie, que sa valeur symbolique. Il y voit un pouvoir de séduction, constitutif d’un langage qui a simulé le clavier émotionnel de l’artiste. En inventoriant les multiples virtualités de cet objet, il a pu bâtir une œuvre unitaire en perpétuelle progression, où le sensible s’impose d’emblée, avant que ne se profile la force du concept sous-jacent. Et c’est la mise en forme d’un quantum d’énergies programmées par un esprit logique et déductif qui a donné corps à ces insolites transmutations[7].

Les panneaux exposés à la Galerie Anderson montrent des arrangements régimés des pinces à linge dans lesquelles il a construit des harmonies d’écoulement et de repos. Compositions monochromées s’appuyant sur des accents cordiaux de bois naturel[8].

 

PÉRIODE DE LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE

À partir de 1965, Karahalios s’intéresse à la lumière électrique, qui deviendra le support de ses sculptures lumino-cinétiques.

Il exposa à la Galerie Iris Clert à Paris où il compose des objets lumineux, inspirés du spectacle urbain (lanternes de voitures…). Les objets utilitaires l’attirent.

 

PÉRIODE CONCEPT-RÉALITÉ ET GRANDS ENVIRONNEMENTS

À partir de 1967, Karahalios travaille à une nouvelle orientation, celle de la communication avec le « spectateur » à travers les environnements qui correspondent à la réalité artistique moderne. Pour renforcer la vision et donner à comprendre au spectateur cette réalité artistique moderne, Karahalios incorpore des chevaux de frises composés de plusieurs objets en série. Il renforce ainsi l’intensité émotionnelle de l’œuvre avec des pyramides de signalisation et bien d’autres œuvres inspirées de la signalisation routière.

 

Restany lui organisera plusieurs expositions en Suède, en Italie, aux États-Unis, ainsi qu’au Salon de la Jeune Sculpture. En 1969, la Galerie R. Cazenave à Paris présente ses œuvres, un environnement composé de chevaux de frises. En 1970, la même exposition a lieu à Milan. En 1972, il expose à la Galerie Cazenave un « rouet » qu’il a fait venir du Péloponnèse.

En 1975, dans le cadre d’un hommage à l’artiste Walt Whitman, il développe l’environnement botanique. Trois points forts se dégagent alors : l’absence de l’objet (c’est-à-dire la partie manquante de l’objet agricole), le but de l’œuvre pour donner à sentir et à savoir et non à voir et l’aspect incontrôlé de l’œuvre, expression de la nature qui grandit et pousse chaque jour.

 

Le crédo de Karahalios a toujours été de mettre en situation l’objet brut et l’objet détourné. La peinture et la sculpture déclinent des postulats identiques qui sont le reflet de son mode de pensée.

L’œuvre inquiète et singulière de Kosta Karahalios est œuvre de rythmes et de raison transcendée, qui ne cesse de nous entraîner dans ses infinies métamorphoses[9].

décédé à l’Hôpital Bichat-Claude Bernard à Paris le 27 janvier 2007. Il est enterré au cimetière d’Ivry-sur-Seine.

 

[1] Gérard XURIGUERA, Extrait de Chimaise, n°216, Janvier février mars 1992

[2] J.L. BRASSAC : Costa KARAHALIOS, artiste grec à Paris, DÉCOUVERTES, cahiers mensuels N°87/88 – octobre – novembre 1971, Publiés sous la direction de Jean HAUPT, Grèce Berceau de la civilisation

[3] François PLANCHART 1965

[4] Pierre RESTANY

[5] Jean-Jacques LEVEQUE

[6] Michel Tapié, Exposition Galerie Stadler, 1965, préface

[7] Gérard XURIGUERA, Extrait de Chimaise, n°216, Janvier février mars 1992

[8] Robert Kenedy

[9] Gérard XURIGUERA, Extrait de Chimaise, n°216, Janvier février mars 1992

Ils l'ont acheté et exposé

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